Couleurs dans les pays du Sud Colloque international
organisé par Sylvie Grand'Eury-Buron, Erick Cakpo, Yves Buron
|
« TSANGA » n'est pas qu'un simple acronyme !
Des implications dans plusieurs langues bantoues ''Grain'', ''place des roseaux, des guérisons'' Shona-Zimbabwe ''nouvelle, message'' yinzedi au Gabon et RDC = Sens "transmettre une nouvelle" Racine malgache verbe mitsanganana « se lever, élever » |
TSANGA a pour objectif de développer des échanges scientifiques entre les pays du Nord et du Sud avec une démarche recherche-action fédérative composée actuellement de 130 collègues d'Europe et de pays du Sud (Cf disciplines touchées par le projet[1]).
Les fondamentaux du projet :
Comment la transmission des savoirs est–elle assurée dans un contexte global pluri et interculturel soumis à l’impact de la circulation des populations, des moyens d’information et de communication et par conséquent des représentations culturelles ?
L’observateur le moins avisé constate depuis quelques années que l’avènement du numérique et des nouvelles interfaces digitales diminue de manière accélérée la fracture à la fois entre les pays du Sud et du Nord et entre générations. Pour autant, si l’apport du numérique ne peut plus être ignoré, l’approche culturaliste semble toujours prégnante dans l’appropriation des savoirs surtout dans les contextes liés aux contacts culturels (expansions européennes, déplacements internes et externes des pays du sud et du nord).
Dès lors, dans ce paysage globalisant émerge un espace hybride où le numérique côtoie le culturaliste dans l’appropriation des savoirs. Ce jeu de mélange s’avère difficilement gérable car il peut ouvrir les portes à une déshérence culturelle et linguistique dans laquelle la déculturation, au sens d’absence d’identité culturelle, peut jouer un rôle fondamental. Ce nouvel espace peut amener soit à une gestion contrôlée des apprentissages, des acquis et des compétences soit à une accumulation d’idées reçues dans la construction des savoirs.
Le contexte actuel propice à la circulation des cultures pousse à reconsidérer certains concepts clés et approches culturels. En effet, la mixité des entités culturelles, l’intégration de nouvelles générations, l’explosion démographique des pays émergents[2] et l’accentuation des mobilités Nord-Sud et Sud-Nord des populations remettent en question les anciennes théories scientifiques relatives à l’étude des cultures et contrecarrent les présupposés généralisés. Ces deux derniers paramètres constituent le fondement et l’enjeu principal de nos interrogations.
Dans ce sens, la couleur constitue un des exemples des plus significatifs. En effet, on aimerait croire qu’il n’y a à l’origine que trois couleurs (Noir, Blanc, Rouge) perçues et dénommées en Afrique Subsaharienne ou que « tout est couleur »; que la représentation-perception et la dénomination des couleurs sont quasi similaires dans ce vaste continent et enfin, que si il existe des différences de perception, elles n’ont qu’une incidence mineure sur les échanges langagiers, culturels, sociaux et économiques lors des activités quotidiennes et professionnelles Nord-Sud et Sud-Nord. La réalité est tout autre et est peu étudiée. Dans les faits, autant l’Europe peut fournir et restituer d’importante données sur la couleur de type conceptuel, linguistique, historique, anthropologique, artistique, physiologique, médicale, commerciale, etc.[3], autant les études menées en Afrique Subsaharienne sont indigentes, voire inconnues. Ainsi, le champ d’exploitation pluridisciplinaire qu’offre l’Afrique par rapport à l’étude sur la couleur demeure vaste.
Depuis une quinzaine d’années, les démarches de politiques linguistiques et sociétales mises en avant pour le traitement du lexique, d’objets littéraires et de descriptions des langues vernaculaires en danger et/ou véhiculaires (dont les officielles) se concrétisent par le recrutement massif d’enseignants chercheurs dans les pays africains émergents (Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon, Cameroun, …). Elle ouvre la production de nombreux savoirs et compétences[4]. Ainsi, il va de soi, que les échanges accentués et opérationnels via l’appropriation du digital ne vont que croitre. Nous observons toutefois, des obstacles majeurs dans la compréhension de la restitution et la perception des couleurs : - la complexité du traitement de la thématique couleur, la structuration des cultures par l’oralité, la faiblesse quantitative de traces papiers ou numériques de description d’œuvres littéraires et physiques et l’absence voire la présence lacunaire de résultats de recherches inter et pluridisciplinaires sur l’impact de la couleur dans les sociétés dans l’environnement social et écologie (urbaine/rurale). Il est urgent d’y remédier.
En effet, nous ne pouvons ignorer l’impact de la couleur dans l’histoire sociale et les perspectives sociétales. [La couleur est totalement et demeure intégrée dans notre paysage, imprègne notre quotidien (langue, art, architecture, nourriture, etc.). En permanence, elle influence nos besoins, nos aversions, nos modes de vie, nos goûts (esthétiques, littéraires, artistiques, etc.), voire nos jugements]. Par conséquent, elle interfère dans le besoin de mieux nous comprendre, le dialogue et les conséquences qu’elle peut engendrer dans nos échanges culturels-interculturels et le développement économique de nos organisations.
Le dispositif-projet TSANGA innovant cherche à activer, valoriser, construire les liens entre les activités de recherche, la formation et l’essor professionnel depuis l’Université de Loraine (via le Centre EcritureS) et ce, en partenariat avec actuellement 5 équipes indépendantes de Côte d’Ivoire, Cameroun, Sénégal, Bénin-Togo, RCA[5]. Grâce à ces nombreux collègues, les champs de recherches menées avec les enquêtes de terrain permettront de mieux comprendre l’influence de la couleur dans les contextes interculturels locaux, globaux et internationaux.
[5] Les équipes présentes au Burkina, Congo-Brazzaville, Gabon et RDC sont encore en cours de construction.
Le projet s'articule essentiellement autour de trois activités :
1. « Les Rendez-Vous du TSANGA » qui induisent un travail de réflexions théoriques et d'approches méthodologiques pour traiter le sujet fédératif de recherche, « COULEUR » sont les événements internationaux d’échanges avec cinq colloques thématiques et un congrès international de 2017 à 2020.
8 > 10 novembre 2017, Perception et catégorisation-dénomination Couleurs : «Méthodologie d’action, vision, perception, cognition» et «Lumière et/ou teinte, dénominations et réalités complexes dans sa diversité», lieu : Maison des Sciences de L'Homme - Lorraine à Nancy, organisé par Sylvie Grand'Eury-Buron et Erick Cakpo
https://videos.univ-lorraine.fr/video.php?id=5515 et https://videos.univ-lorraine.fr/video.php?id=5518
7 > 9 novembre 2018, Couleurs et relations humaines : des Hommes pour des Projets et des projets pour des Hommes, Lieu ARTEM – PeeL à Nancy, organisé par Sylvie Grand'Eury-Buron, Erick Cakpo et Yves Buron
29 > 31 octobre 2019, Appropriation des savoirs en contextes d'expansion européenne et contemporain (XVe-XXIe s), les couleurs comme langage « glocal », Campus Lettres organisé par Sylvie Grand'Eury-Buron, Erick Salah Koubaa, Yves Buron
12 > 14 novembre 2020, Couleurs, hybridités-réidentifications culturelles : pertinence des usages et habitudes dans la traduction de documents religieux et d'enseignement, Lieu Maison des Sciences de L'Homme – Lorraine (?) – Nancy organisé par Erick Cakpo, Sylvie Grand'Eury-Buron, Laurence Denooz
avril-mai 2021, Couleurs, réappropriations contemporaines (autochtones ou allochtones) pour favoriser la création, la transmission des savoirs et le développement d’œuvres artistiques et littéraires, Lieu MSH – METZ ;
Aout 2021, Congrès mondial « La couleur dans la transmission des savoirs contemporains en Afrique subsaharienne : éducation, formation, territoire, santé», Lieu Université Alassane Ouattara , Bouaké - Côte d'Ivoire
2. l’espace fédératif avec la plate-forme Echanges-TSANGA visant l’exploitation individuelle et/ou collaborative de données à diffusion scientifique et la création de cours en ligne (propositions de modules complémentaires ou microprogrammes validés comme suppléments de diplôme pour favoriser l’ouverture interculturelle et la mobilité internationale) :
Par ailleurs, les articles retenus, issus des diverses recherches ayant lieu dans le cadre de ce projet seront publiés ensuite en open access sur des sites internationaux.
3. le soutien logistique destiné :
[1] Membres TSANGA des sections CNU 06, 07, 10, 12, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 66, 68, 69, 67, 70, 71, 76, 77, 86 / Sciences de Gestion, Sciences du langage, langue et littérature germanique, Langues et littérature romanes, Langues et littérature arabes, hébraïques, Psychologie, Philosophie, Architecte-Arts, sociologie-démographie, Ethnologie-préhistoire-anthropologie, Histoire-civilisation-archéologie et art des monde anciens, Histoire et civilisations- des mondes modernes et contemporaines, Géographie physique-humaine-économique et régionale, Physiologie, Biologie des organismes, Neurosciences, Biologie des population et écologie, Sciences de l’Education, Sciences de l’information et de la communication, Théologie catholique, Théologie Protestante et pharmacie en science du médicament et des autres produits de santé.
[2] D’après les sources de l’ODSEF, Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone, à l’horizon 2050, sur les 700 millions de francophone dans le monde (voire un milliard pour les optimistes), 12% seront originaires d’Europe et les autres des 29 États où le français est au moins l'une des langues officielles (85% en Afrique francophone).
[3] Cf par exemples, les restitutions d’historiens comme Michel Pastouraux, les nombreux linguistes du Trésor de la langue Française- du CNRS [4] Des campus universitaires et de recherches « micro-ville » = 80 000 étudiants sur le site de l’UCAD- Sénégal
Langue française - Interprétariat LSF
Personnes connectées : 2 | Vie privée |