résumé - présentation conf.
- Sylvie Grand’Eury-Buron : Instigatrice et responsable du dispositif-projet TSANGA ( sylvie.grandeury-buron@univ-lorraine.fr)
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Linguiste - ethnolinguiste Afrique Centrale - Parlers oubanguiens Enseignante-chercheuse à IUT Nancy-Charlemagne et au Centre EcritureS EA3943 (23 ans au LACITO et au LLACAN, UMR 8135 CNRS-INALCO)
Mes axes de recherches : - Aménagement linguistique plurilingue, élaboration et évaluation d'outils méthodologiques dans éducation scolaire, alphabétisation et vulgarisation de techniques pour adultes - Description et étude linguistique et ethnolinguistique ngbākā_mīnāgèndē, mānzā à partir de corpus oraux de première main : phonétique-phonologique, morphosyntaxique, lexicologie et identification (faune-flore, maladie, rituels) - Langues, développement et politiques linguistiques : Problématique indexation, archivage, lexicographie de corpus de langues à tradition orale
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- Erick Cakpo : Instigateur co-responsable du projet TSANGA avec Sylvie Grand'Eury-Buron (erick.cakpo@univ-lorraine.fr)
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Erick Cakpo - Historien Centre EcritureS
Enseignant en Sciences humaines et sociales à l'université de Lorraine à Metz, il est chercheur associé au centre de recherche Ecritures et également membre du CREDIC (Centre de Recherche et d'Echanges sur la Diffusion et l'Inculturation du Christianisme).
Spécialiste de l'inculturation de l'art chrétien en Afrique, ses travaux portent de manière plus générale sur les relations entre les cultures occidentales et africaines à travers les productions artistiques alliant les deux traditions. De ce fait, ses recherches visent à identifier les phénomènes qui sont à l'oeuvre dès que deux cultures entrent en contact. Les thèmes d'hybridité, de métissage, d'inculturation, d'interculturalité et plus récemment de « branchement » sont au coeur de sa recherche.
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- Yves Buron : co-pilote du projet TSANGA et organisateur de ce colloque (yves.buron@gmail.com)
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Yves BURON - Ingénieur Conseil Ingénierie de projets -Stratégie des Ressources Humaines
1988 à 2011 : Implantation et Direction entreprises France et Allemagne
Depuis 2012 : consulting, formation, enseignement, coaching dans * Entreprises - Université, Centre de formation Supérieure, PeeL, Rendez-vous des acteurs de la formation, de l’insertion et de l’accompagnement
Depuis 2016, organismes de formation : membre jury certification formateur pour adultes
Diplômes, certification et habilitation : MASTER 2 droit, économie, gestion, spécialité Direction Stratégique des Ressources Humaines 2012 ISAM-IAE NANCY, CQP Formateur-Consultant 2016 CPEF PARIS. Il est habilité membre jury certification formateur pour adultes DIRECCTE 2016
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Résumés des conférences, interventions et présentation des participants
* Soufian Al Karjousli "Représentations, culturels/ Cultuels/ et identités des couleurs dans le monde arabo-musulman" Si la couleur échappe à l’hégémonie du langage, elle n’échappe ni à la nomination et à la classification (par la langue, ou par la numérotation « gris 300 »), ni aux appropriations sociales et artistiques. Les relations entre langage et expressions socio-artistiques ont des retombées sur la conception de l’art en général et sur la construction du patrimoine culturel (voire cultuel). Prendre en compte les héritages socioculturels évite des jugements de valeur rapides et de s’engager sur de fausses pistes. Nous proposons ici d’analyser non pas seulement l’origine culturelle de la conception de la couleur, mais aussi ses expressions cultuelles à travers le monde arabo-musulman. Il est possible d’en montrer certains enjeux liés à des positions de l’islam (islam chiite, islam sunnite) au travers de la production et de l’exhibition d’éléments colorés aussi divers que les drapeaux, les tapis, les vêtements ou encore les mosquées. Au-delà sera analysée la naissance de stéréotypes. Nous partirons de l’analyse du texte coranique, des hadiths, d’éléments de la littérature et de la poésie arabe pour capter la conception de la couleur qu’en a le monde arabo-musulman. La perception et la façon dont les couleurs sont exprimées participent à la construction du monde symbolique, des symboles religieux et des symboles identitaires. Par exemple, à travers la couleur blanche, un européen pense plutôt à la paix, mais un bédouin arabe du 6ème siècle (naissance de l’islam) y voyait davantage le symbole de la déclaration de guerre. Nous repartirons de la symbolique des couleurs chez les Arabes pour comprendre les différentes représentations qu’ils en ont actuellement et au-delà, la polysémie qu’elles peuvent porter.
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Linguiste spécialisé en islamologie appliquée. Enseignant de langue arabe et de civilisation arabo-musulmane. Chercheur associé, EMAM UMR CNRS 6173 CITERES, Tours
Mes travaux s’inscrivent à la fois dans les dimensions de la linguistique et dans le champ de l’islamologie appliquée et portent essentiellement sur des espaces allant du Proche-Orient à l’Afrique subsaharienne. La polysémie repérée dans la langue arabe et le texte coranique est un fait reconnu depuis plus d’un millénaire. Phénomène complexe, la polysémie renvoie à la fois à différentes catégories scientifiques, à des registres linguistiques distincts et aussi à la complexité des temporalités. Le fait polysémique est tout à la fois lié à la linguistique, à la philosophie à la traduction et à la théologie quand elle prend le texte coranique comme objet d’étude.
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*Elie Djantou Baudelaire, intervient à la table-ronde management interculturel du jeudi 31 Octobre
Comment l'innovation agro-industriel peut être alimentée par l'appropriation du rapport des consommateurs (peuples ou des groupes éthiques) à la couleur des aliments (alimentation ethnique, ethnic foods).
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Elie Djantou Baudelaire est gérant de l'entreprise Agritech France, créée en 2007.
AGRITECH France est un centre européen d'innovation et de développement technologique spécialisé dans le conseil, la gestion, la Valorisation des agro-ressources en général et des agro-ressources fonctionnelles en particulier. 1er Prix du Concours National de la Création d'Entreprise Agroalimentaire ( AGROPOLE) et certificat "Business Initiative 1,2, 3 go" en 2007. Grand Prix de l'Innovation de la Société industrielle de l'Est/Alsace-Lorraine en 2008.
Sa thèse de doctorat portait sur "l'Optimisation du broyage des mangues séchées (manguifera indica var Kent) : influence sur les propriétés physicochimiques et fonctionnelles des poudres obtenues", 2006, sous la direction de Joël Scher et carl Moses Funtong Mbofung, thèse en coturtelle INPL Nancy1 et Université Ngaoundéré- Cameroun
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* Ouahiba Benazout " L’usage des couleurs dans l’album de jeunesse, pour quels objectifs ?" Notre communication s’inscrit dans l’axe1 Les couleurs, marqueurs des représentations culturelles et cognitives. A travers notre intervention, nous montrerons l’effet des couleurs dans la compréhension de deux récits chez les élèves en difficultés de lecture. Nous proposons donc l’analyse de deux albums de jeunesse, intitulés : La dame des livres de H. Henson et D. Small et Notre télé de F. Aubin à des apprenants du cycle moyen (collège) ayant le français pour langue étrangère. Notre objectif est de les amener à comprendre l’histoire racontée à travers l’image notamment à travers les couleurs employées et choisis par les auteurs/illustrateurs. Pour construire du sens, les élèves observent les images, les décrivent et proposent leurs hypothèses de signification. L’image leur offre des indices non négligeables pour mettre du sens sur ce qu’ils voient. Nous avons aussi attiré leur attention sur le rôle des couleurs dans l’évolution du récit car, comme le souligne D. Alamichel (2000 : 114) : « Dans un album, le registre des couleurs peut varier selon les sentiments, les émotions et les idées véhiculés dans l’histoire ». Chaque élève a interprété les couleurs selon ses émotions, sa culture et son imagination. Cependant, les auteurs/illustrateurs s’inscrivent dans une culture autre que celle des élèves algériens. Comment ces couleurs seront-ils perçues et décodées par les élèves ? Dans cette communication, nous nous attacherons à montrer le rôle des couleurs dans la construction du sens et leur interprétation selon la culture locale et la culture universelle.
Mots clés : couleur, interprétation, culture, interculturel Alamichel Dominique, Albums, mode d’emploi, Cycles I, II et III, édité par le CRDP de Créteil, 2000. Berthelot Reine, Littératures francophones en classe de FLE, Pourquoi et comment les enseigner ? Paris,Edition L’Harmattan, 2011. Chelbourg Christian et Marcoin Francis., La littérature de jeunesse, Paris, Armand Colin, 2007. Tsimbidy Myriam., Enseigner la littérature de jeunesse, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail. 2008.
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Ouahiba Benazout Maître de conférences en didactique du FLE Enseignante à l’Ecole Normale Supérieure des Lettres et des Sciences Humaines Bouzaréah d’Alger - Algérie. Elle est titulaire d’un magister et d’un doctorat en didactique du FLE. Le sujet du mémoire de Magister s’articulait autour de la place et la fonction de la littérature dans l’enseignement- apprentissage en classe de français. Le sujet de sa thèse de doctorat soutenue en 2016 s’articule autour de l’introduction de la littérature de jeunesse dans les programmes et les manuels de français en Algérie, La littérature de jeunesse en classe de langue : quel impact sur l’apprentissage du FLE ?
Ouahiba participe à de nombreux colloques et congrès : Université de Cergy-Pontoise à Paris en 2012, où elle a proposé une conférence sur le rôle des textes patrimoniaux dans l’enseignement-apprentissage du FLE et à Sherbrooke au Canada sur Le développement de la compétence de lecture à travers l’album de jeunesse. Elle a participé au XIV congrès de la francophonie qui s’est déroulé à Liège en Belgique en 2016. Sa dernière intervention s’est effectuée à l’université de Rabat en 2018. Articles rédigés dans les revues suivantes : Le français dans le monde, les actes du VI colloque de Liège et El Bahith revue de l’ENS d’Alger.
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* Nadia Birouk "La couleur comme signe culturel et le brouillage du langage numérique" Depuis des siècles la couleur a dominé les populations du Sud et leur culture : leurs demeures, leurs habits, leurs meubles et leur gastronomie débordaient de couleurs attractives, diverses et fortes. Ceci n’était point une coïncidence, c’était plutôt une manière de s’exprimer, de réincarner ses origines, ses différences, son identité et ses dieux. Ces couleurs qui persistent toujours sont brouillées par un nouveau langage numérique mettant en relief de nouvelles formes d’expression et de nouvelles couleurs qui effacent ou écartent les premières. Les générations actuelles sont tellement prises par le bleu du Facebook, par le vert du WhatsApp et non par leur entourage coloré, dans la mesure où elles sont plus attachées à cette technologie universelle, qui facilite leur échange avec d’autres espaces, d’autres personnes, d’autres visions du monde et d’autres cultures. Umberto Eco a été conscient de ce langage de signes iconiques en parlant de la production de signes spécifiques à chaque population dont la culture peut modifier ou induire en erreur cette multiplication sémantique. Il trouve que les expressions sont inventées et ne peuvent échapper à un système déterminant leur contenu. En effet c’est notre angle de vue d’un objet, d’une couleur ou d’une personne qui modifie son sens. Chacun de nous est susceptible d’analyser une représentation, un constat ou une chose à partir de sa façon de la visionner ou de la concevoir. Avec l’avènement de la technologie notre savoir est numérisé, généralisé, mis en dispositif, orienté, surveillé et politisé. Comment échapper à ce brouillage numérique ? Comment valoriser ses acquis dans un milieu où la couleur noire prend parfois le dessus sur les autres ? Comment rester intact devant l’invasion culturelle orientale ou mondiale ? Devant la politisation des signes iconiques ? Comment favoriser l’échange et le partage dans un espace qui tend vers une fermeture forcée ? Comment exploiter les réseaux sociaux pour répandre cette culture de couleurs qui détermine chaque population ? Comment réorienter ce langage numérique pour un véritable échange culturel favorisant des contributions humaine et cognitive?
Mots-clefs : Couleur, Sud, la production des signes, échange, brouillage numérique.
Umberto Eco, La production des signes, Éd. Livre de poche, coll. Biblio-essais, Paris, 1976. Umberto Eco, Lector in fabula, Éd. Livre de poche, coll. Biblio-essai, Paris, 1979. Umberto Eco, Cinq questions de morale, Éd. Livre de poche, coll. Biblio-essai, Paris, 1997. http://www.bmi-gueret.fr/images/stories/couleurs_mai_2013.pdf https://blogs.lyceecfadumene.fr/informatique/files/2015/01/1-symbolique-couleurs.pdf https://www.yvelines.fr/wp-content/uploads/2012/manuel-accompagnement8.pdf
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Nadia BIROUK, Pr en littérature Française, poète, auteure et photographe Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Aïn Chock, Université Hassan II, Casablanca- Maroc. Habileté à diriger des recherches depuis le : 03-01-2018. Doctorat en Littérature française, de l’université Rennes 2 Haute Bretagne / France. Thèse en Littérature française : Lecture Littéraire et Activité du lecteur réel, sous la direction de M. Marc Gontard et sous la codirection de M. Ahmed Raqbi. Sous le titre : Les Représentations du lecteur réel dans quelques récits de voyage de Michel Butor. Titulaire de D.E.A en Littérature française antique et comparée ; sous la direction de M. Didier Alexandre. Il s’intitule : La Représentation de la lecture et du lecteur dans trois romans de Butor. Université Toulouse Le Mirail II. France. Nadia a écrit plusieurs ouvrages parmi lesquels on peut citer : - Le Lecteur réel dans quelques récits de Voyage de Michel Butor, Éd. Universitaire Européenne, Allemagne, 2012. - Esquisses d’analyses Littéraires, Éd. Universitaire Européenne, Allemagne, 2012. - Littérature et engagement (ouvrage collectif), Éd. Union Européenne, Tunis, 2015. - Questions littéraires, Éd. Du Net, Suresnes, 2016. - Traductions et autres, Éd. Universitaire Européenne, Allemagne, 2019 (Essais). - Je suis triste, Éd. Du Net, Suresnes, 2014. - Conflits, Éd. Du Net, Suresnes, 2015. - Sentiers égarés, Ed. Muse, 2019 (Poésie). - Les Miettes, Ed. Muse, 2019 (Roman). Site personnel : https://nadiabirouk.wordpress.com
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* Jean-Christophe Blanchard "Drapeaux et armoiries des pays issus de la décolonisation, de l’Afrique-Équatoriale française et de l’Afrique-Occidentale française. Un marqueur d’indépendance" Réunies sous un même drapeau, celui bleu, blanc, rouge, de la France, les colonies de l’Afrique-Équatoriale française et de l’Afrique-Occidentale française accèdent à l’indépendance entre 1958 et 1960 et deviennent des nations indépendantes. Dès lors, le Gabon, la République du Congo, la République Centrafricaine et le Tchad, ainsi que le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, la République du Dahomey, actuel Bénin, la Mauritanie, la République de Haute-Volta, actuel Burkina Faso, et le Niger se dotent d’emblèmes propres. Ceux-ci ont pour vocation de contribuer à leur donner une identité visuelle qui leur permettra de s’ancrer dans le paysage international et de marquer leur indépendance récemment acquise. Les premiers d’entre eux sont les drapeaux. Mais la panoplie emblématique est également complétée par des armoiries. Celles-ci pourront être mises en scène de la même façon que celles des nations plus anciennes qu’il convient d’imiter pour se hisser au même rang et pouvoir prétendre tenir sa place dans le concert des nations. Comment ces emblèmes issus de l’Europe d’Ancien Régime se sont adaptés en terres africaines ? Il s'agira dans un premier temps de présenter ces différents symboles nationaux et leur histoire du début des années soixante à nos jours. Certains drapeaux et/ou certaines armoiries sont les mêmes depuis l’indépendance (Gabon, Tchad, Sénégal, Mali, Guinée, Côte d’Ivoire), quand d’autres ont été changés ou ont connu des évolutions notables qui témoignent de l’histoire politique et institutionnelle des nations qu’ils représentent (Congo, République centrafricaine, Bénin, Mauritanie et Haute-Volta/Burkina Faso). À partir de ce catalogue, il conviendra d'observer les transformations et les adaptations qui ont été nécessaires à l’adoption et à l’usage de ces emblèmes occidentaux sur le continent africain. Difféents éléments ont contribué à l’intégration de ces emblèmes par les sociétés africaines : - L’utilisation du vert, du jaune et du rouge qui sont les couleurs panafricaines provenant du drapeau éthiopien. - La présence d’animaux autochtones sur les armoiries tels que panthères, léopards, éléphants, buffles mais également lions que l’on retrouve aussi dans le bestiaire européen. - Le choix d’un vocabulaire particulier où certaines armoiries sont désignées par le terme « sceau », sans doute plus conforme à certaines cultures islamiques. L’investissement personnel de certains chefs d’État, comme Léopold Sédar Senghor au Sénégal ou plus récemment Mohamed Ould Abdel Aziz en Mauritanie, témoignera également de leur adhésion à ces choix emblématiques. Il conviendra enfin d'enquêter sur l'utilisation, réelle ou non, de ce système de représentation typiquement occidental et de tenter de percevoir comment ces transformations et adaptations ont permis de marquer la fin de l'emprise coloniale, l’indépendance nouvellement conquise et de symboliser pleinement les nations nées de la décolonisation. Les pratiques publiques et officielles seront analysées (remise du drapeau au Président congolais lors de la cérémonie d’investiture, journée nationale du drapeau au Gabon, etc.) ainsi que d’autres manifestations officieuses et populaires. Un accent particulier sera mis sur les choix emblématiques des équipes de football nationales afin d’observer leur rapport aux représentations officielles des pays qu’elles sont amenées à représenter en diverses occasions.
Bibliographie : - Manuel GUTIERREZ, Mathilde BURATTI, Manuel VALENTIN et Michèle BALLINGER, Les couleurs dans les arts d’Afrique. De la préhistoire à nos jours, Paris, 2016. - Pascal ORY, Michel PASTOUREAU, Jérôme SERRI, Les couleurs de la France, Paris, 2016. - Pascal ORY, « L'histoire des politiques symboliques modernes : un questionnement », dans Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 47, n°3, Juillet-septembre 2000, p. 525-536. - Michel PASTOUREAU, Traité d’héraldique, Paris, 1ère éd. 1979, dernière éd. 2008. - Idem, Les emblèmes de la France, Paris, 1998.
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Jean-Christophe Blanchard, Docteur en Histoire, Ingénieur d'études au Centre de Recherche Universitaire Lorrain d'Histoire, Université de Lorraine (CRULH)
Je travaille actuellement sur la Lorraine de la fin du Moyen Âge. Ma thèse sur l’Armorial d’André de Rineck (Vienne, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 3336) a été publiée aux éditions du Léopard d’Or en 2008. Spécialiste de l’héraldique, mes recherches portent sur l’intégration des armoiries dans la communication des élites. Je prépare actuellement une HDR sur Emond du Boullay, héraut d’armes et historiographe des ducs de Lorraine dans la première moitié du XVIe siècle.
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* Béatrice_Akissi Boutin - Nadia Dangui "La couleur dans le livre littéraire ivoirien pour enfant comme facteur d’hybridation culturelle pour la construction de l’imaginaire de l’enfant" La littérature enfantine, est bien souvent considérée comme une littérature secondaire, une sous-littérature (Moudileno 2003). Or, la complexité de la conception des livres pour enfants (graphisme, couleurs et illustrations, formes et styles d’écriture, lexique, thèmes prioritaires), font de la littérature enfantine un domaine parfois difficile à cerner même si, au premier abord, elle semble relativement simple. En outre, si elle nous intéresse ici, c’est bien parce qu’elle fait partie de l’héritage culturel transmis par la colonisation (Dangui 2018), et qu’elle nous permet de questionner l’imaginaire enfantin. En effet, chaque culture développe une littérature (écrite, orale, numérique) qui lui est propre en tenant compte des spécificités de sa population et de son histoire, mais la particularité du continent africain tient à son passé de colonisé. Les implications de la colonisation, avec l’introduction de l’école, au sens occidental du terme, et donc du savoir écrit et, par conséquent, du livre et de l’activité de lecture, ont totalement, et relativement brusquement, modifié la physionomie de la littérature ivoirienne en général et enfantine en particulier (Gnaoulé-Oupoh 2000). La littérature ivoirienne écrite, quant à elle, est fruit de l’hybridation culturelle (Homi Bhabha 1994). L’enfant ivoirien se trouve pris dans une sphère où plusieurs instances, à savoir l’oralité, l’écrit, l’image, cohabitent à des degrés différents. Ces trois dimensions façonnent son imaginaire social : la perception de la société dans laquelle il vit et à laquelle il doit s’intégrer en assimilant ses normes et valeurs. Dans un contexte d’occidentalisation de la culture, comment les images et couleurs utilisées pour illustrer les livres littéraires ivoiriens pour enfants participent-ils de la construction de l’imaginaire de l’enfant autour de son héritage culturel ? Notre étude utilise une analyse sémiologique de 15 livres littéraires ivoiriens pour enfants. Elle se propose de les étudier en fonction de leur signifiant, leur signifié et leur signification (Barthes 1957), pour comprendre comment les illustrations et surtout les couleurs utilisées interfèrent dans la transmission des valeurs autour de la tradition ou de la culture autochtone et de la modernité proposées par les auteurs de ces livres. Notre analyse révèle que les adultes écrivains établissent une certaine relation entre l’héritage culturel traditionnel et la construction d’un Ivoirien authentique sensible à son identité culturelle malgré l’influence de la culture occidentale pendant et après la colonisation. Pourtant, le concept même d’album pour enfant est une conception occidentale car l’Afrique a une tradition orale : texte déclamé, chants et gestuelle (N’Da 1984). Il en va de même de l’utilisation de codes et de couleurs occidentales pour l’illustration des livres pour enfants : nous nous retrouvons avec l’utilisation de supports et de codes d’origine occidentale pour exprimer des réalités culturelles antérieures et « au-delà » de la colonisation (Homi Bhabha 1994)
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Béatrice_Akissi Boutin - sociolinguiste, HDR,
Chargée de cours au Département des Sciences du Langage de l’UFR Langues Littératures et Civilisations Etrangères de l’Université Toulouse Jean Jaurès depuis 2002, membre de l’Institut de Linguistique Appliquée (ILA) d’Abidjan depuis le 2004, membre du Laboratoire CNRS-UMR 5263 Cognition Langues Langage Ergonomie (CLLE) depuis le 2004, membre du Laboratoire de Description, de Didactique et de Dynamique des Langues de Côte d’Ivoire(L3DL-CI) depuis 2015. Ses domaines d’intérêt concernent la dynamique de la variation linguistique, ses enjeux sociaux, et les répertoires linguistiques dans les milieux où se concentrent de multiples langues et identités. Elle a dirigé plusieurs enquêtes à Abidjan et Dakar, et coordonné et promu plusieurs projets en Afrique de l’Ouest (PFC, PhonLex, CIEL-F, CFA, Dynamique des langues et des variétés de français en Côte d’Ivoire). Elle a participé à la formation d’étudiants et chercheurs africains et européens aux enquêtes de terrain et aux outils d’analyse. Ses publications donnent la primauté à l’analyse des faits phonologiques et syntaxiques des principales langues en contact (en Côte d’Ivoire français, dioula, baoulé) dans leurs contextes sociolinguistiques. Elles présentent des réflexions sur les ré-analyses des unités linguistiques en situation multilingue, les normes, la conscience linguistique, la gestion de la variation par le locuteur et les méthodologies autour des corpus.
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Nadia DANGUI, Enseignante-chercheuse en Sciences et Techniques de la Communication de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Abidjan/Côte d’Ivoire).
Ses récentes recherches ont porté sur les pratiques de lecture des jeunes Abidjanais, la construction de l’imaginaire social dans la littérature enfantine ivoirienne et l’utilisation du livre littéraire ivoirien pour enfant dans la socialisation de l’enfant. Ces recherches s’appuient sur une approche anthropologique de la communication et se positionnent du point de vue du récepteur-lecteur du média livre. Le sujet de sa thèse était Livres littéraires ivoiriens pour enfants et construction de l’imaginaire social de l’enfant. Ses publications portent concrètement sur les normes et valeurs sociales transmises dans la littérature enfantine et les (re)définitions contextuelles des cadrages et des interactions autour du livre littéraire pour enfant.
Dr Dangui est également titulaire d’une Maîtrise d’Anglais.
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* Erick Cakpo "L’art chrétien inculturé comme langage glocal : le cas des œuvres de Mveng" Dans la ligne des indépendances politiques, les Églises africaines revendiquent de manière plus probante, depuis les années 1960, la reconnaissance et l’intégration des valeurs culturelles africaines dans le christianisme tel qu’il est vécu sur le continent. Pour incarner ce principe, le terme « inculturation » a été élaboré pour désigner la manière d’adapter le christianisme aux cultures. Au premier plan de cette adaptation se trouve l’art, susceptible de révéler les formes d’expression des éléments propres des cultures locales via le christianisme. Dès lors, les œuvres d’art inculturé africain deviennent le lieu d’expression d’une culture glocale dans la mesure où elles portent sur le plan global, en se servant d’un véhicule (le christianisme), les motifs d’une culture locale (les traditions africaines). L’un des premiers à avoir compris ce procédé et à l’avoir expérimenté à travers ses œuvres est le théologien-artiste camerounais Engelbert Mveng (1930-1995). L’auteur considère l’art comme un langage et lui attribue une valeur tridimensionnelle : anthropologique, cosmologique et théologique dont l’élaboration la plus expressive réside dans l’idée selon laquelle le destin de l’homme se résume à la lutte primordiale de la vie et de la mort. Dans les œuvres de l’artiste, cette pensée est représentée par l’utilisation récurrente du symbolisme des couleurs – blanc, rouge, noir —, trace de la courbe asymptotique où se joue le drame humain entre la vie et la mort. La communication s’attachera à montrer comment les œuvres de Mveng rendent compte d’un langage glocal à travers une certaine affirmation sous-jacente des cultures africaines que l’on discutera dans une démarche critique.
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Erick Cakpo - Historien
Titulaire d’un doctorat de l’université de Strasbourg, Erick Cakpo enseigne l’histoire des civilisations à l’université de Lorraine (Metz). Il y est chercheur rattaché au centre de recherche ECRITURES (EA 3943). Depuis sa thèse de doctorat (2012) portant sur l’art chrétien en pays de mission, il poursuit la recherche dans le champ de l’interculturalité en s’intéressant à la notion des frontières culturelles. Dans ce dessein, l’Afrique subsaharienne est son terrain de prédilection où il analyse les phénomènes d’hybridités culturelles à travers les productions artistiques qui allient les traditions occidentale et africaine. Il a notamment publié Art chrétien africain (L’Harmattan 2013), Emergence de l’art d’inspiration chrétienne au Bénin(L’Harmattan 2013), Art et christianisme en Afrique centrale (Presses de l’Inalco, à paraître 2018).
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* Noura Chetouani "D’un deuil à un autre, l’histoire d’une couleur ou d’une nation" Les couleurs comme on le sait maintenant ne sont pas de simples ornements superficiels, bien au contraire elles revêtent dans la nature comme dans la culture différentes fonctions surtout sur le plan imaginaire et symbolique. L’anthropologue Gilles Boetch nous dit que sans couleur, pas d’histoire universelle, ni de la domination, ni des conflits ou encore des sacrifices et des rites. Notre rapport au monde chromatique est très délicat. Les couleurs ont un immense pouvoir à dire et à signifier ce qui est profond chez les êtres humains. Les couleurs dans leur dimension affective, poétique et esthétique peuvent créer un système de significations cohérent et structuré. La couleur dans sa dimension symbolique est aussi un système de communication universelle. L’histoire de la M’laya algérienne confirme cette idée. Une histoire belle et tragique, celle d’une révolte, d’un deuil, celui des femmes mais surtout celui de la ville rebelle de Constantine. Les femmes algériennes avant 1792 portaient toutes le Haïk blanc, un vêtement traditionnel d’un blanc immaculé qu’on trouve dans tous les pays du Maghreb. L apparitions de la M’laya noire dans l’est algérien, et surtout à Constantine, est liée à la fin tragique de Salah Bey, gouverneur de Constantine au XVIII siècle, par le dey Hussein gouverneur d’Alger. Ce drame marquera pour toujours la mémoire collective de cette ville et surtout le destin de ses femmes qui remplaceront le blanc de leur Haïk par des M’layas noires. Au fil des temps, plusieurs évènements ont interféré dans l’histoire du port de la M’laya. Le premier est celui de l’occupation française du Beylik de l’est et la défaite du dernier bey de Constantine entre 1826 et 1837. Le second événement, ce sont les massacres et les tueries perpétrés par l’armée française durant les manifestations du 8 mai 1945 dans l’est algérien. Ces violences contre les populations renforcèrent le recours au port de cet habit. Notre communication portera sur l’histoire de cet évènement et comment les couleurs deviennent de véritables moyens d’expressions et de révolte. La couleur porteuse de signification sociale et politique. Les femmes de Constantine se donnèrent comme mission de proclamer un deuil qui dure encore de nos jours suite à la mort tragique de ce bey courageux et fier qui refusa de se soumettre à la tyrannie de la régence d’Alger. Chants lugubres et pleurs n’étaient pas suffisants pour ces femmes, il fallait exprimer ce deuil par le port d’un tissu noir à la place du fameux Haïk, un tissu que les femmes porteront jusqu’au nos jours. Toute une tradition vestimentaire accompagnera cette M’laya, une beauté et un charme Mots clés Noir, Histoire, deuil, symbole, femme
1- Bachelard Gaston, la poétique de la rêverie, PUF, 2010 2- Chelbourg, Christian, L’imaginaire littéraire, Nathan Université, 2000 3- Bontemps Vincent, Bachelard et la psychanalyse de la matière noire, Article publié dans Autres Modernités, Université de Milan, 2012. 4- Bonnardel, Valérie, couleur, cognition et communication, article en ligne université de Winchester, Mars 2016
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Enseignante - chercheuse en littérature maghrébine, Département des Lettres et Langue Française à l 'Université Mohamed Boudiaf, M'sila - ALGÉRIE
Titulaire d’un magister en littérature algérienne de langue française et un doctorat en littérature comparée sur l’imaginaire du désert dans la culture nomade et la culture occidentale "La conception du désert chez Malika Mokkedem et Isabelle Eberhardt", Je m’intéresse également à la littérature orale algérienne. Je suis membre directeur du Laboratoire d'Etudes Historique, Sociologique et des Changements Sociaux et Economiques ( LEHSE http://www.lehse.com/labo/index.php/fr/) dirigé par le professeur AHMED ROUADJIA J'ai participé à plusieurs colloques nationaux et internationaux, Je suis également l’auteur de quelques articles publiés en langue arabe.
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* Elodie Derdaele "Les couleurs officielles des Etats d'Afrique australe" « Les couleurs officielles des Etats sont les couleurs consacrées par le droit, qu’il soit constitutionnel ou législatif. Aussi les Etats d’Afrique australe, à l’instar des quelque 200 Etats souverains, n’échappent-ils pas au phénomène. C’est ainsi qu’à travers une norme, plus ou moins protectrice, ils définissent leurs couleurs nationales en tant que symbole de leur souveraineté et de leur identité. Nous verrons notamment que ces représentations chromatiques ne sont jamais neutres en ce qu’elles sont le reflet d’une histoire et d’une géographie particulières qui permet de différencier immédiatement chacun de ces Etats. Or tous ont vu, dans leur passé, leur territoire et leur population gouvernés par des puissances européennes. La Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, le Portugal et la Belgique ont en effet colonisé la totalité de cette terre australe, y compris insulaire, pour ses innombrables richesses. Marque de leur toute puissance, chacune de ces métropoles y plantera son drapeau, faisant fi des possessions ancestrales et des multiples identités indigènes (qu’elles soient nomades, semi-nomades ou sédentaires…). Cette emprise durera environ un siècle. Cependant lorsque ces colonies devinrent indépendantes, elles épouseront, par un troublant mimétisme, les codes symboliques des anciens occupants. Ces jeunes nations en pleine construction banniront en effet les anciennes couleurs attachées au passé colonial et hisseront, à leur tour, leurs nouvelles couleurs lesquelles seront, selon les cas, le reflet : des combats passés pour la liberté, de l’identité panafricaine, de l’attachement à la terre et/ou d’une identité nationale plurielle. Nous verrons enfin que si certains Etats d’Afrique australe se contentent de définir les couleurs ainsi consacrées par le droit, d’autres poussent la précision jusqu’à expliciter leur signification dans un texte officiel (Constitution ou loi).
Discipline : droit constitutionnel comparé Thème : Vexillologie juridique Les 16 Etats, dont les couleurs officielles seront étudiées sous l’angle juridique, sont : l’Angola, le Bostwana, les Comores, l’eSwatini (ex-Swaziland), le Lesotho, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, la République démocratique du Congo, la République sud-africaine, les Seychelles, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe. A noter qu’il n’existe pas de définition juridique de l’Afrique australe. Aussi avons-nous pris pour parti de prendre en considération tous les Etats membres de la Southern African Development Communauty (d’où la présence dans cette liste de la RDC, des Seychelles et de la Tanzanie, les Etats les plus septentrionaux de la SADC, géographiquement classés parmi les Etats d’Afrique centrale).
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Elodie Derdaele, maître de conférences de droit public à l’Université de Lorraine. Elle est vice-présidente de la section de droit public de la Faculté de droit de Nancy. Elle a soutenu une thèse, en 1998, consacrée à « La construction constitutionnelle de la nation et de l’Etat en Afrique du Sud : l’unité dans la diversité ». Par la suite, elle a rédigé différents articles consacrés aux Etats africains. Citons entre autres : « Réconciliation et paix durable en Afrique du Sud à travers la dialectique de l’unité et de la diversité », et un triptyque sur la Tunisie dont « Le processus pré-constituant en Tunisie, prémice d’une réforme constitutionnelle ou l’exemple emblématique d’une réorganisation des pouvoirs publics dans un contexte post-révolutionnaire ».
Elodie DERDAELE est également une juriste spécialiste des symboles nationaux. Elle a ainsi consacré de longues recherches surs : « les symboles nationaux en droit » et sur le drapeau français : « Le drapeau tricolore, un symbole constitutionnel dans tous ses états (du droit) ».
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* Ambemou Oscar Diané "Les langues et la couleur de la peau humaine : entre cognition et jeu chromatique" Dans presque toutes les langues du monde, la teinte de la peau est désignée par des termes de couleur. Qu’est-ce que la peau blanche, noire, rouge, jaune ou à quoi renvoient blanc, noir, rouge et jaune sur la peau ? La présente étude examine ces termes dans plusieurs langues. Deux grandes observations se dégagent. La première établit une concordance parfaite entre les termes utilisés pour les couleurs des objets et pour les teintes la peau. La deuxième relève que dans l’usage quotidien, les nuances dans chaque catégorie de couleur de peau ne sont pas nommées comme c’est le cas pour les nuances des couleurs sur tout autre support. Cette relative stabilité désignationnelle ou absence de nuance tend à produire un imbroglio chromatique qui induit à questionner le mode de dénomination en jeu : dénomination référentielle dans certains cas et dénomination idéologique dans d’autres cas. L’article évoque également quelques informations d’ordre médical et émotionnel que véhicule la couleur de la peau. Mots clés : langues, couleur de peau, dénomination idéologique ou référentielle, santé, émotion.
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Ambemou Oscar DIANÉ, Linguiste, Maître de Conférences - Directeur des Ressources Humaines, Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d'Ivoire
Enseigne la sémantique générale, la sémantique formelle, la sémantique des stéréotypes et des prototypes, la lexicologie, la morphologie, la phonétique et la phonologie. Effectue ses recherches sur les axes suivants : - Description et étude linguistique de quelques langues kwa à partir de corpus oraux : sémantique, pragmatique, morphosyntaxe, lexicologie. - Etude ethnolinguistique : Représentation de l'Etre, du genre et des entités de la nature dans quelques langues de Côte d’Ivoire ; - Les pratiques linguistiques dans quelques domaines ; - Formalisation des langues endogènes (langues de Côte d'Ivoire).
Membre du Laboratoire Théories et Modèles Linguistiques, Membre du GREFALA (Groupe de recherche et de Formalisation des Langues Africaines). Consultant pour RMO Job Center (Cabinet International de relation main d'œuvre). Consultance en gestion de main d’œuvre BTP, Usines agro-industrielle
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Jean-Claude Dodo et Yves_Marcel Youant "Couleurs et dénominations en nouchi : aspects linguistique et culturel d’un parler urbain africain dynamique" Le nouchi est un parler urbain ivoirien, melting-pot de langues ivoiriennes et de langues exogènes telles que l’anglais, l’espagnol et le français, langue officielle en Côte d’Ivoire. Si le brassage linguistique est l’une de ses caractéristiques fondamentales, il n’en demeure pas moins que les traits liés à l’espace socio-culturel ivoirien en déterminent par ailleurs l’expression. La dénomination des objets, des êtres et de certains concepts à travers la couleur est une illustration de ce trait d’union entre langue et culture qui révèle le dynamisme du nouchi. Des aspects que nous nous ferons fort d’observer à travers la présente communication. Mots clés : Nouchi – Couleurs – dénominations – Parler urbain
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Jean-Claude DODO – Sociolinguiste Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan
Enseignant-chercheur au Département des Sciences du Langage depuis 2015, il est membre du Laboratoire de Didactique, Dynamique et Description de Langues en Côte d’Ivoire (L3DLCI) et du Laboratoire Théories et Modèles Linguistiques (LTML). Ses principaux axes de recherche sont : la sociolinguistique urbaine, la variation du français, phonétique, la phonologie, morphologie, syntaxe, lexicologie et la documentation des langues en danger de Côte d’Ivoire. Il s’intéresse, par ailleurs, à la Linguistique Computationnelle et à la Culture Numérique.
Interface-référent des 4 équipes ivoiriennes (22 collègues) du projet Transmission des Savoirs, Appropriation Numérique des Générations Africaines (TSANGA)
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Pierre Kamdem "Couleurs et néo-révolution postsoviétique subsahariennes en diaspora : les amazones du conseil supérieur de la révolution" La période postsoviétique s’est caractérisée non seulement par la chute du mur de Berlin symbolisant la fin du bipolarisme issu de la deuxième guerre mondiale, mais aussi par le démarrage d’une nouvelle ère d’émancipation des peuples soutenue par de multiples mutations critiques des sociétés, plus particulièrement celles d’Afrique subsaharienne très tôt confrontées à des défis multiformes. Parmi ces défis, figurent ceux relevant de la gouvernance auxquels les différentes franges de la société semblent mobiliser une panoplie de savoirs et pratiques plus ou moins issus des contacts culturels anciens et nouveaux, pour structurer de nouvelles formes de revendications. C’est particulièrement le cas du mouvement à caractère néo-révolutionnaire postsoviétique dénommé Conseil Supérieur de la Révolution (CSR). Récemment créé en diaspora à la suite des dernières vagues d’élections contestées en Afrique francophone (2016-2018), ce mouvement tente de faire émerger à l’étranger des postures subversives à l’ordre caporalisé en cours dans la zone d’origine de la majorité de ses membres coaliser l’ensemble des contestations de la situation politique en cours en zone subsaharienne en général, plus spécifiquement dans l’espace économique francophone où les questions de convergences économiques (Franc CFA) s’associent aux déficits de gouvernance (majoritairement autoritaire) pour alimenter les ancrages idéologiques néo-révolutionnaires. Ces ancrages s’appuient sur l’utilisation de sémantiques et symboles hérités de contact plus ou moins anciens, que ce soit sur les modes d’action retenus, sur les chants et effets de langage préférés, que sur les artéfacts visuels exposés. Ce dernier registre constitue l’élément fondamental à travers lequel les couleurs servent d’effets de traduction d’un nouvel ancrage néo-révolutionnaire postsoviétique dans cette zone de référence.
Pour éclairer notre raisonnement, nous retiendrons principalement le rôle des couleurs dans la mobilisation des éléments vestimentaires (attirail vestimentaire militaire dans lequel la coloration des bérets conserve une symbolique d’hybridité) à effet de soutenir, voire crédibiliser la démarche néo-révolutionnaire adoptée. Une catégorie à référence historique non négligeable émerge au titre de modèle d’illustration, à savoir les « Amazones de la Révolution » aux tenues vestimentaires variant en fonction des contextes d’action. Notre propos consistera à éclairer le contexte francophone subsaharien de l’avènement de la néo-révolution postsoviétique et son extension diasporique dans un premier temps, ensuite nous rappellerons le rôle des couleurs dans l’exploitation des effets vestimentaires aux fins de soutenir, promouvoir et conduire la révolution scandée. Ce rôle permettra ainsi de mieux saisir les remobilisations mémorielles de couleurs dans l’affirmation des savoirs et pratiques issues de situations d’hybridation auxquelles donnent lieu les actuels flux migratoires globalisés en provenance de notre zone de référence.
Mots clés : Afrique francophone subsaharienne, gouvernance, crises, néo-révolution, post-soviétisme, couleurs, diaspora, migration, changement, hybridation, savoirs
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Pierre Kamdem , Professeur des Universités au Département de Géographie de Poitiers et membre du Laboratoire Migrinter.
Ses travaux de recherche s’attachent à comprendre les ressorts de la spatialisation des migrations internationales en particulier et des mobilités en général. Ils proposent de passer aux cribles de la mobilité, les notions fondamentales en géographie que sont espace et territoire, afin d’en mesurer les charges structurantes dans les diversessociétés concernées, de plus en plus mises en connexion par l’hyper-mobilité actuelle.
Ses recherches articulent des problématiques tant organisationnelles (les enjeux de solidarités internationales), que structurelles (les politiques publiques de structurations des espaces sous influences des mobilités, ainsi que les aspects géopolitiques qui en découlent). Elles questionnent aux prisme de l’engagement citoyen en migration, les thématiques dedéveloppement local par le biais d’éléments tels que le tourisme, la culture, l’aménagement du territoire ou encore lesreprésentations diverses et les rapports de forces qui en résultent nourrissant entre autres une importante chargegéopolitique qu’il mobilise par ailleurs dans ses enseignements dispensés dans les deux principaux espaces concernés par les flux migratoires camerounais, à savoir la France (Université de Poitiers, Evry, Paris 7-Diderot), et le Cameroun (Université de Douala, Dschang, Yaoundé). http://migrinter.labo.univ-poitiers.fr/pierre-kamdem/
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* Boniface O’Beng-Okwess KIZOBO "Symbolique chromatique en Afrique centrale : « Blanc » et « Noir » dans l’aire culturelle Kongo (RDC)" Située au cœur du continent africain, la République Démocratique du Congo a connu sur son actuel espace l’émergence et le développement des états anciens prestigieux à l’instar de royaume kongo, des empires luba et lunda. Ces anciennes organisations politiques et autres constituent le fondement culturel essentiel des Congolais d’aujourd’hui. Parmi les principales zones culturelles contemporaines congolaises se trouve l’aire culturelle kongo située au sud-ouest du pays dont la principale langue nationale parlée est le kikongo même si le lingala est d’usage à Kinshasa, la capitale. La présente communication voudrait décoder la symbolique des deux couleurs à savoir le Blanc et le Noir chez peuples de cette partie depuis l’arrivée des Portugais au royaume kongo au XVe siècle jusqu’aux confins de XXe siècle en passant l’Etat indépendant du Congo (1885-1908) l’ère coloniale belge (1908-1960) et la période post indépendante. En effet, en 1482 l’explorateur portugais Diego Cao et sa suite accostent à l’embouchure du Fleuve Congo, il se produit quelque chose d’extraordinaire du point de vue des couleurs en l’occurrence le « Blanc » et le « Noir » comme langage. Pour les Congolais, ils viennent de se rencontrer avec les « Revenants »,les Ancêtres, c’est-à-dire les « Mindele », les Blancs, en langue kikongo dont il est question dans leur cosmogonie. Ces Ancêtres qui vivent au fond de l’Océan étaient « Blancs ». Car dans leur univers culturel ancien, la couleur blanche signifie à la fois la joie, le faste, la pureté et le deuil. Pour l’explorateur portugais et les siens, sans aucun doute, ils ont affaire à des Hommes noirs, les maudits dont parlerait la Bible. Pour ces chrétiens médiévaux la couleur « Noire »symboliserait le mal parfait. Si durant la paléo culture congolaise la couleur « Noire » exprime le sacré, le divin, la beauté, la fertilité, la renaissance, etc. et partant n’a pas totalement une connotation d’ordre péjoratif, il n’en sera plus tout à fait le cas après les contacts luso congolais. L’avènement du Christianisme mais aussi la traite négrière et par la suite l’œuvre coloniale ont offert à cette couleur un autre code peu élogieux dont les répercussions ont rendu et continuent à rendre encore de nos jours le dialogue des cultures très ardu en dépit de l’hymne quasi sacré de la mondialisation, du reste, très audible de par le monde. Il y a lieu signaler aussi que les populations congolaises considèrent aussi depuis les temps immémoriaux le « Noir »comme la couleur du royaume des Morts et de la Nuit. En définitive, les malentendus culturels entre les autochtones congolais et les étrangers occidentaux suscités par l’usage langagier de ces deux couleurs « Blanc et Noir », sont dus au fait qu’elles qualifient à la fois les êtres humains et les choses. Les autres couleurs telles que le Bleu, le Rouge, le Vert, etc., à l’exception de « Jaune », n’ont pas eu ce « privilège ». C’est dire que tout au long de l’histoire du Congo, ces deux couleurs ont des significations ambivalentes comme l’attestent, les devises, les drapeaux, les armoiries, les œuvres d’art, etc. produits par les Congolais.
Références bibliographiques BRUSATIN M., Histoire des couleurs, Flammarion, Paris, 1986 GUTIERRES M. et alii, Les couleurs dans les arts d’Afrique. De la Préhistoire à nos jours, Editions des Archives contemporaines, Paris, 2016 NDAYWEL & NZIEM, I, Histoire générale du Congo de l’héritage ancien à la République démocratique, Duculot, Paris, Bruxelles, 1998 NDAYWEL & NZIEM, L’Invention du Congo contemporain, Traditions, mémoires et modernités, L’Harmattan, Paris, 2016 PASTOUREAU M. Dictionnaire des couleurs de notre temps, Bonneton, Paris,1992
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Boniface KIZOBO O’bweng-Okwess - Docteur en histoire de l'université d'Athènes Professeur Ordinaire à l’Université de Lubumbashi/Lubumbashi (RDC) - Consultant à l’Université Nouveaux Horizons/Lubumbashi (RDC)
Ses recherches portent sur les contacts culturels entre le monde négro-africain et l'Occident sans oublier l'Orient arabo-musulman à travers l'histoire et l'imaginaire Aura d'une écriture, 2011)
- Rédacteur en chef de la revue LIKUNDOLI /Série Histoire et Devenir -Responsable de l’Unité de recherche Mémorial du Congo/ CERDAC et Interface UNILU-Société.
- Consultant en Affaires académiques à l’Université Nouveaux Horizons à Lubumbashi
- Membre du comité scientifique de la revue Ekklesiastikos Pharos, Université de Johannesburg/RSA
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* Nejmeddine Khalfallah : La symbolique du vert dans les dictionnaires arabes, classiques et modernes!
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Maître de conférences en linguistique et civilisation arabe au Département d’arabe de l’Université de Lorraine
Quelques références : «Langue de soi, langue d'autrui : l'orientale occidentalisée», in De la conscience de l'altérité à la construction d'une identité dans la littérature arabe contemporaine, Laurence Denooz, X. Luffin (dirs.), Bruxelles, Presses Universitaires, 2014.
«La rhétorique arabe : les embûches d'une disciplinarisation millénaire», in Les dossiers HEL, n°5, Paris, La disciplinarisation des savoirs linguistiques - Histoire et épistémologie. Printemps 2012. Comité de lecture : D.Savatovsky, J-L. Chiss, J. Léon.
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Bah Jean-Pierre Kouakou "Perceptions sociales du paludisme chez les Baoulé de Côte d’Ivoire : une nosographie chromatique en mutation" Cette recherche qualitative s’est déroulée à Bendèkouassikro, village localisé dans le Département de Bouaké (Côte d’Ivoire) et à Adjéyaokro, village péri-urbain de ladite ville. Trois groupes sociaux ont été concernés par l’enquête de terrain à l’aide d’un entretien semi-directif et d’un focus group. L’entretien a concerné deux tradithérapeutes spécialisés dans le traitement du paludisme ont été échantillonnés systématiquement et deux focus groups (9 hommes et 9 femmes âgés) choisis par convenance. Les résultats indiquent que dans la perception baoulé, la nosographie chromatique du paludisme permet de distinguer trois principales formes de cette maladie qui orienteraient son itinéraire thérapeutique. Il s’agit du paludisme blanc, jaune et rouge. Cependant, aujourd’hui, cette classification tend à disparaître chez les populations jeunes surtout celles vivant en milieu urbain, influencées par la société moderne, qui ne font plus de distinction entre ces différentes formes de paludisme. La nosographie du paludisme tend à passer d’un paludisme multiforme à un paludisme monoforme.
Mots clés : Perceptions sociales, paludisme, chromatique, nosographie, mutation, Baoulé, Côte d’Ivoire
Bonnet Doris. 1990. Anthropologie et santé publique : une approche du paludisme au Burkina Faso. In Didier Fassin et Yannick Jaffré, Sociétés, développement et santé. Paris, Aupelf. Houeto D, D'hoore W, Deccache A. 2008. Perceptions de la participation des parents par les professionnels de santé à la lutte contre le paludisme de l'enfant au Bénin. Santé Publique 1 : 19-28. Kouakou, Bah Jean-Pierre. 2011. L’étiologie socioculturelle comme fil conducteur de la lutte communautaire contre le paludisme en Côte d’Ivoire, in Cahiers Santé, Vol. 21, N° 2, PP. 107- 110. Kouakou, Bah Jean-Pierre. 2013. Perception et prise en charge du paludisme en médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire, Paris, L’Harmattan. Laplantine, François.1992. Anthropologie de la maladie. Paris, Payot. Raïssa Et Cie, 2012. La symbolique des couleurs, une affaire de culture! https://raissaetcie.wordpress.com/2012/10/08/la-symbolique-des-couleurs-une-affaire-deculture/ (04 /10/2018). Memel-Fôté Harris.1998. Les représentations de la santé et de la maladie chez les ivoiriens. Paris, Harmattan. Rocher, Guy 1968. Le changement social, Paris, HMH. Somé DT, Zerbo R. 2007. Étiologie atypique du paludisme : perceptions et stratégies locales de prévention dans le département de Gaoua, Burkina Faso. Med Trop; 67 : 43-7. Tchicaya-Oboa Régine, Kouvouama Abel, Missié Jean-Pierre (Sous la direction de). 2014.Sociétés en mutation dans l’Afrique contemporaine : dynamiques locales, dynamiques globales. Paris, Karthala. Zaoui, Pierre 2010. Le peuple des couleurs. Entretien avec Jean-Baptiste Eczet’ Vacarme, vol. 52, n°3, pp. 42-46.
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Bah Jean-Pierre KOUAKOU Socio-anthropologue de la santé, Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire.
Enseignant-Chercheur au Département d’Anthropologie et de Sociologie et vacataire à l’UFR Sciences médicales, il est depuis 2015, le Coordonnateur de la Filière Politique Publique de Développement Socio-sanitaire. Il est auteur de deux livres et de plusieurs articles scientifiques. Il est expert en gérontologie et membre de la Fondation « Bien Vieillir en Afrique », affiliée à l’Association Québécoise de Gérontologie. Il est également membre du Comité scientifique de la revue Anthropology, USA. De même, il exerce comme chercheur associé au Centre de Recherche et de Développement (CRD), Université Alassane Ouattara.
Son champ de recherche est orienté principalement sur quatre axes : - Environnement et santé (facteurs humains sous-jacents aux maladies tropicales telles que le paludisme, la schistosomiase, l’ulcère de Buruli…) ; - Santé de la reproduction (problématique de la santé de la mère et de l’enfant); - Culture et santé (représentations et idéologies relatives à la santé et à la maladie, place des médecines alternatives dans la prise en charge des maladies, etc.) ; - Vieillissement et santé (perceptions et prise en charge des personnes âgées, vulnérabilité des personnes âgées, qualité des rapports sociaux, habitat des personnes âgées, alimentation des personnes âgées, isolement des personnes âgées, rapports dyarchiques, etc.). Par ailleurs, il s’intéresse à la culture numérique et à l’entrepreneuriat agricole.
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* Haoua Adji-Oumar_Liman - "La transmission des langues et cultures au Cameroun : vers un enseignement glocal"
Au Cameroun, comme dans presque tous les pays africains au sud du Sahara, l’enseignement se fait dans les langues colonisatrices principalement, en l’occurrence le français et l’anglais dans le cas d’espèce. Cet état de chose empêche la transmission des langues et dont des cultures des parents et grands-parents aux enfants. Ces derniers ne connaissent pas leurs langues et sont obligés de se référer à d’autres langues et cultures, celles apprises à l’école. Mais depuis un certain temps, l’Etat camerounais œuvre, dans sa politique linguistique, pour l’enseignement des langues et cultures locales avec l’inscription de ces langues et cultures dans les programmes officiels. Actuellement, il est question de la prise en compte de l’adéquation entre les savoirs globaux (occidentaux) et les savoirs locaux.
Mots clés : transmission, savoirs, global, local, politique linguistique, langues, cultures.
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Haoua Adji OUMAR LIMAN - - sociolinguiste - Ngaoundéré - Nord Cameroun
Attachée de recherche au CRRI Nord Cameroun depuis 2012 et en fin de préparation de doctorat dont l’objet de la thèse porte sur : Le Français en contact avec l'Arabe Shuwa à Kousséri (Cameroun) et N'djaména (Tchad), elle a assuré des enseignements de la langue française, langue seconde de 2002 à 2007 avant d’assurer la responsabilité administrative et pédagogique du collègue Collège Cheik Hamdan de Ngaoundéré de 2008 à 2012. Ses publications concernent l’enseignement des langues nationales du nord Cameroun, le ou les caractères subversif (s) du français dans l’appropriation et norme endogène chez les collégiens, la langue en danger mser (langue kotoko- Tchadique).
Dans le cadre du TSANGA, Haoua est l'interface-référente de l'équipe TSANGA - Ngaoundéré-Garoua
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* Fréderique Louveau "La couleur dans la mobilité des initiés entre les religions" résumé en cours
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Frédérique LOUVEAU Anthropologue, Maître de conférences , Université Gaston Berger de Saint-Louis – Sénégal au Centre d'Etude des Religions / UFR des Civilisations, Religions, Arts et Communication (CRAC) Membre du Laboratoire d'Analyse des Sociétés et Pouvoirs, Afrique-Diaspora (LASPAD) Responsable du GT "Minorités religieuses, Mobilités et Globalisation" de l'Observatoire Africain du Religieux (OAR) Chercheure associée au LPED (Laboratoire Population Education Développement (IRD-AMU).
Ses recherches portent sur les mobilités religieuses. S’étant d’abord intéressée à la mobilité des pratiquants religieux passant de l’islam ou du catholicisme à un « nouveau mouvement religieux » japonais basé sur les préceptes du shinto (Sukyo Mahikari), elle a analysé les conditions de réussite de ce mouvement religieux japonais en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Bénin, Côte d’Ivoire) et en France : son implantation précède la crise économique et la crise des Etats africains et elle est favorisée par les circulations des pratiquants entre le Japon et l’Afrique en passant par l’Europe générant un « nouveau modèle de développement » concocté à partir d’un imaginaire croisant l’Afrique et l’Asie. Porté par les migrations japonaises en Europe puis les migrations européennes en Afrique, ce mouvement religieux apporte au niveau local, à sa manière, des réponses aux tensions vécues par les individus migrants dans les grandes villes d’Afrique de l’Ouest. Ces mobilités religieuses initialement sous-tendues par des enjeux de santé poussent les adeptes à s’engager dans des actions collectives d’intérêt public, notamment des actions environnementales.
Dans une nouvelle génération de travaux, elle s’intéresse à la manière dont des acteurs religieux musulmans et chrétiens s’engagent dans la gestion de l’environnement au Sénégal, notamment par le biais des ONG confessionnelles. Dans un même temps, elle s’intéresse aux mobilités religieuses en se focalisant sur les déplacements physiques des pratiquants (migrations/ circulations) et de leurs conséquences sur les configurations religieuses.
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* Yves Moñino, " La vie et la mort des pierres à travers leur couleur chez les Gbaya de RCA" Lors d'une reconstitution d'une réduction de fer en pays gbaya effectuée à ma demande en 1977, les fondeurs que j'ai accompagnés lors de la recherche de minerai sur les anciens gisements ont développé leurs conceptions sur les minéraux : les pierres vivent et meurent ; la bonne couleur du minerai de fer est lie-de-vin, si elle devient rouge par oxydation, elle n'est plus bonne à fabriquer du fer, et avec le temps elle s'effrite et se transforme en craie rouge ou jaune, craies utilisées pour les décors finaux des grandes jarres et des pagnes de l'initiation lá'bì. La sélection des bonnes pierres pour la réduction du fer se fait exclusivement sur la base de leur couleur.
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Yves Moñino, ethnolinguiste de terrain,
DR retraité du LLACAN du CNRS, Docteur d’État de Paris 5, spécialiste de langues de RCA, du Cameroun et des deux Congo, ainsi que d’un créole espagnol de Colombie dont il analyse l’importance des héritages espagnols et congolais, et des innovations. Il a publié huit livres et une soixantaine d’articles
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Merveilles Léoncia MOULOUNGUI "De l’afrographie : poétique des identités « colorées » dans les livres illustrés de Véronique Tadjo" Le présent article entend interroger la poétique à la fois textuelle et graphique de Véronique Tadjo qui explique le but de sa littérature de jeunesse dans une interview en ces termes : « J'essaie de faire la promotion de notre patrimoine culturel africain, car je pense qu'il est essentiel qu'il soit valorisé » (Takam Tokou, no6). Toutefois, une analyse minutieuse des textes, révèle que ce qui, au départ, s'annonçait comme une « afrographie » est en fait une écriture hybride, combinant des formes esthétiques africaines et européennes. En effet, les techniques littéraires et artistiques mobilisées par l'écrivaine donnent à lire une esthétique bariolée, colorée, animée, symbolisant, à bien des égards, non pas une identité supposée africaine et donc géolocalisée mais tout autrement, une identité polychromatique, furtive, impactée définitivement par les contacts culturels et artistiques et traduisant, par là même, une impossible reconstruction identitaire. Ce dialoue inconscient (ou conscient) des formes esthétiques, qui donne lieu à une « multicoloration » de l’identité, pourrait aussi s’expliquer par le métissage physique, linguistique et intellectuel de l’écrivaine et illustratrice, elle-même née d’un couple franco-ivoirien et partisane du mouvement de la littérature-monde.
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Doctorante au sein du laboratoire Ecritures EA 39 43 de l’Université de Lorraine, Merveilles Léoncia Mouloungui prépare actuellement, sous la direction de Pierre Halen, une thèse de littérature comparée sur la production des identités culturelles dans le contexte de mondialisation.
Le titre de la thèse est : Société-monde et production des identités dans les littératures de jeunessepost-coloniales (Amérique, Afrique, Antilles).
Lien sur Ecritures
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* Florence MOURLHON-DALLIES "La couleur sur plusieurs modes : quel développement professionnel à l’international pour les stylistes créateurs africains francophones ? " Actuellement, du fait du rayonnement possible dans les médias et sur les réseaux sociaux, un certain nombre de créateurs de mode africains se lancent dans la promotion de leurs modèles à l’international. L’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) élabore et teste depuis deux ans un programme de 48 h de formation au français professionnel visant à aider les stylistes à communiquer en français pour « s’ouvrir à l’international », au titre de ses opérations en Français compétence professionnelle. C’est donc au nom de la didactique des langues pour publics professionnels, en l’occurrence comme spécialiste de FOS (Français sur Objectifs Spécifiques) que nous intervenons ici. Le programme à monter n’est pas un cours de français spécialisé centré sur des aspects techniques. Il s’agit cette fois de donner aux créateurs les moyens de valoriser par la maîtrise de formats discursifs standardisés leurs propres productions. La diffusion large de posts, clips d’annonce de défilés ou autres, via Facebook ou Instagram pose toutefois la question du double adressage au public : une même publication électronique peut-elle plaire aux acquéreurs locaux tout en s’intégrant aux exigences du marché de la mode international ? Et qu’en est-il des choix vestimentaires des élites et des peoples qui forgent au plan mondial le caractère désirable ou non d’un modèle (tels Beyoncé, Michelle Obama, Nelson Mandela ou de manière moins individuée, les dirigeants de la finance et de la politique occidentaux) ? Matières, formes et couleurs se trouvent donc au centre d’enjeux de positionnement et de jugements qui ne sont pas qu’esthétiques. L’influence de certains standards venus d’ailleurs pèse sur les goûts, mais aussi sur l’économie des pays africains. Au plan du discours, on traitera ici essentiellement de la couleur, qui revêt trois dimensions au plan langagier : - La couleur décrite : on se réfère alors aux opérations de désignation, dénomination, classification, qui peuvent aller jusqu’au codage chiffré ; - La couleur fabriquée : dans le travail du tissu intervient la teinture, l’usage de pigments qui donnent la couleur et engendrent des discours liés à la production de la couleur ; - La couleur appréciée : on pense là aux jugements de valeur, aux représentations, à la perception esthétique et sociale de la couleur de tel ou tel vêtement. L’approche développée part de l’analyse des discours tenus sur la couleur dans les trois dimensions évoquées ci-dessus (désignation, production, réception) et montre comment la superposition des échelles locales et globales intervient dans l’élaboration d’un programme d’entraînement à la prise de parole publique (vidéos, interviews) et à la rédaction professionnelle (sur des blogs, pour des revues spécialisées mode). Les connaissances produites par d’autres disciplines que la linguistique de discours et la didactique des langues sont abondamment sollicitées, qu’il s’agisse de l’histoire des couleurs, de l’ethnologie relative aux pays africains ou de la mercatique ciblant le domaine particulier de la mode.
Références bibliographiques (sélection de 5 titres) : . Collectif, catalogue d’exposition (2010) : The Global Africa Project, Contemporany Design, Crafts and Arts Museum of Arts and Design New York (madmuseum). . Fauque, C. et Wollenweber, O. (1994 ou 1991) : Tissus d’Afrique, Editions Syros, Alternatives graphiques [pour les passages sur la symbolique des couleurs et sur la symbolique des motifs]. . Mourlhon-Dallies, F. (2019) : « En mode création francophone », Chronique du français professionnel, Le français dans le monde n°421, FIPF et CLE International, pp.30-31. . Mourlhon-Dallies, F. (2008) : Enseigner une langue à des fins professionnelles, collection Langues et didactique, Didier. . Pastoureau, M. (2013) : Vert, histoire d’une couleur, Edition Points, Le Seuil. Mots clés : Français de la mode, didactique du français professionnel, marché global, Visual studies, Cultural studies.
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Florence MOURLHON-DALLIES, Professeure Sciences du langage et didactique des langues, Université Paris Descartes, Laboratoire Education, Discours, Apprentissages, Initiative Interdisciplinaire en SHS Université de Paris . co-responsable du projet ‘La langue par et pour le travail’ (Language for Work) du Centre Européen des Langues Vivantes de GRAZ (2012-2015) . responsable du groupe de réflexion sur l’interdisciplinarité en SHS du projet “Sociétés plurielles” de Paris Sorbonne Cité (COMUE) . Co-responsable, avec Rémi Goasdoué, du séminaire du laboratoire EDA.
Thèmes de recherches 1 : Analyse des discours professionnels (tourisme, médecine, architecture d’intérieur) : théorisation du lien entre langage et travail 2 : Didactique des langues enseignées et apprises à des fins professionnelles 3 : Analyse des discours électroniques (forums de discussions, smileys, écriture électronique)
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N'da Tanoa Christiane Niamien "Impact de l'utilisation du code couleur dans la rééducation de la dyslexie d'ordre socio-environnementale" La dyslexie, trouble spécifique d’apprentissage de la lecture est un véritable problème de santé publique. Selon les études menées, la prévalence de ce trouble est de 5% chez les enfants en milieu scolaire. En Côte d’Ivoire, le français est la langue officielle et celle de l’enseignement. Cependant, la grande majorité des apprenants du primaire sont bilingues. Le transfert des compétences de la langue maternelle au français lors de l’apprentissage de la lecture est source de grosses difficultés entrainant des interférences linguistiques. De ce fait, la majorité de ces apprenants seront dyslexiques faute de prise en charge appropriée. La rééducation doit alors se baser sur l’utilisation du code couleur pour faciliter la discrimination visuelle des phonèmes au cours de la lecture.
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N’da Tanoa Christiane NIAMIEN, Psycholinguiste Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan
Enseignante-chercheure au Département des Sciences du Langage depuis 2015, elle est membre : . du Laboratoire de Description de Didactique et de Dynamique des Langues en Côte d’Ivoire (L3DLCI) . de l’Institut de Linguistique Appliquée ILA . de la Société Savante Panafricaine SSP . du comité de lecture de la Revue de l’Institut de Linguistique Appliquée ILA
Sa thèse de doctorat, sous la direction de Jean Marie Prieur, concerne « La prise en charge psycholinguistique d’enfants de 4 à 12 ans atteints de dyslexie en Côte d’Ivoire», thèse soutenue en 2014 en Sciences du langage à l’Université Paul Valéry Montpellier 3- France Ses axes de recherches portent sur l’acquisition du langage et les pathologies liées au langage, apprentissages scolaires et trouble du langage, langue et neuroscience
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* Mbacké Niang « Pertinence de la symbolique du « CAMELEON » pour une approche internationale d’adaptation aux transitions culturelles : une expérience avec le consortium Afrikataterre (Maroc, Allemagne, Sénégal) pour la réalisation du prototype d’une maison durable/Solar Decathlon Africa 2019, Benguérir» Sélectionné parmi les 20 équipes universitaires et pluridisciplinaires, le consortium AFRIKATATERRE « CAMELEON », pour une période d’un an et demi, devra programmer, concevoir, construire et tester un prototype d’une maison durable à Benguérir au Maroc. Le consortium AFRIKATATERRE « CAMELEON » est composé d’établissements d’enseignement universitaire et de formation professionnelle de trois pays : le Maroc (l’Université Internationale de Rabat), l’Allemagne (l’Université des Sciences Appliquées de Lübeck) et le Sénégal (le Collège Universitaire d’Architecture de Dakar, l’Institut Polytechnique Panafricain et le Centre Sectoriel de Formation Professionnelle aux métiers du Bâtiment et des Travaux Publics). Le CAMELEON, animal connu par plusieurs cultures sous diverses appellations, a été choisi comme symbole par le consortium AFRIKATATERRE pour s’inspirer de ses capacités d’adaptation, de flexibilité et résilience, afin d’élaborer une stratégie d’intervention en harmonie avec l’environnement, le cadre bâti et les occupants en conformité avec les attentes sociales, économiques et culturelles des populations, pour la promotion des établissements humains durables sur le continent africain.
Mbacké NIANG, architecte, chercheur, enseignant, consultant Dakar, Sénégal Diplômé de l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris (1980)
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Fondateur et gérant de l’Agence d’Architecture et de Recherche MBN, il est ancien vice- président de l’Ordre des Architectes du Sénégal et architecte conseil de la ville de Dakar.
Dépositaire de plusieurs brevets d’invention, il est médaillé d’or de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et du Salon Internationale des Inventions de Genève.
Il est architecte concepteur de plusieurs bâtiments et de places publiques au Sénégal; il est formateur dans les domaines de l’habitat bioclimatique, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables intégrées au bâti.
Il est consultant-expert en Développement Durable et Changement Climatique pour diverses organisations nationales, régionales et internationales. En tant que membre de la délégation officielle du Sénégal, il participe régulièrement aux rencontres internationales sur le climat et le nouvel agenda urbain [Cf COP 23, Bonn-11/2017]. Il est le coordonnateur du consortium des éco-cités d’Afrique pour la promotion des établissements humains durables.
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* Dominique Ranaivoson - A Madagascar, tout peut devenir bleu En langue malgache, l’adjectif manga désigne aussi bien la couleur bleue que « délicieux » et, au sens figuré, la qualité morale d’être « grand », « admirable » voire « royal » et, par conséquent aussi, « célèbre ». Sont ainsi qualifiés de manga les personnages de référence dans l’histoire, les hommes qui, pour diverses raisons, comptent dans la société ou des objets symbolisant des valeurs respectées mais aussi, plus curieusement un jour, un zébu ou des citrons. La traduction en français de cet usage commun donne lieu à des effets curieux qui pourraient passer auprès du lectorat francophone pour des références aux courants poétiques modernes alors qu’à notre sens l’usage de l’adjectif inscrit les textes francophones dans une filiation étroite avec la poésie au statut patrimonial et de manière plus générale dans la culture malgache. Nous nous proposerons d’analyser cette double filiation et l’ambiguïté dans la réception qu’elle génère pour montrer qu’elle n’est qu’un des exemples de l’encodage culturel des littératures francophones. Nous nous appuierons sur les textes poétiques écrits en français de Jean-Joseph Rabearivelo, Flavien Ranaivo, Maurice Ramarozaka, Vololona Picard, et Esther Nirina et feront référence aux textes en malgache aussi bien historiques (Rabary) que poétiques (les hain-teny et Rado).
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Dominique Ravainoson - Maître de conférences habilitée en littérature générale et comparée - Université de Lorraine - France
Membre du centre Ecritures dans l’axe COMES. Membre de la Société française de littérature générale et comparée (SFLGC), de la société internationale pour l’étude des littératures coloniales (SIELEC), de l’association pour l’étude des littératures africaines (APELA), correspondant étranger de l’Académie malgache (Antananarivo) directrice de collection aux éditions Sépia (Afrique-Océan indien) critique littéraire Domaine de recherche : Francophonies du sud, Littérature et spiritualité, Littératures coloniales et postcoloniales, Réécriture de l’histoire, Mémoire collective et identités
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*Paulette Roulon-Doko "Sans notion "COULEUR", comment transmettre le savoir sur les couleurs chez les Gbaya de RCA?" Résumé provisoire : Ayant déjà montré que la couleur n'est pas, chez les Gbaya, une population d'Afrique Centrale, un domaine spécifique mais participe à l'aspect visuel dont le motif est désigné par un terme générique, je vais présenter la façon dont sont utilisés les termes de couleurs dans les productions littéraires comme les devinettes, les proverbes, les chants voire les contes, afin de cerner les pertinences qui sont retenues pour la transmission de ce savoir sur les couleurs.
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Paulette Roulon-Doko, Ethnolinguiste
Directrice de Recherche émérite au CNRS, docteur en linguistique et docteur d’Etat à Paris 5, son travail de recherche porte sur les Gbaya 'bodoe, ethnie de l’Ouest de la République Centrafricaine. Son orientation ethnolinguistique combine une analyse linguistique (phonologie, syntaxe et lexique) et une analyse ethnographique et ethnologique (relevé et analyse des faits culturels). Outre de nombreux livres et articles sur la langue et la culture gbaya, elle a publié en 2008 un dictionnaire gbaya-français.
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* Françoise Ugochukwu ’’Couleurs et stéréotypes - comparaison entre contes populaires français et nigérians.’ Cette étude, basée sur plusieurs recueils de contes igbo et français et s’appuyant sur d’autres productions (vitraux, masques, rituels, films), compare le symbolisme des couleurs et leur rôle dans les épisodes de rencontre avec le surnaturel, où se manifeste le mieux ce symbolisme. Elle montre deux lectures opposées des couleurs et leur évolution au contact l’une de l’autre, révélant l’impact de la colonisation sur la perception actuelle des couleurs en pays igbo, illustrée par trois films nigérians produits entre 1992 et 2017 et par l’usage des cosmétiques par les Nigérianes.
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Françoise Ugochukwu (nom Igbo: Ijeoma), Littérature comparée, Etudes nigerianes (IGBO), Nollywood Professeure à la retraite de l'Université du Nigéria, affiliée à l'Université ouverte (Royaume-Uni), ‘’Département de politique et pratique de développement », experte auprès du fonds de dotation Never Forget Biafra basé à Paris, chercheure à l'IFRA (Ibadan), membre de la Société des Africanistes (Paris) et Fellow de l'Académie britannique de l'enseignement supérieur, elle est aussi ex-membre associée au LLACAN et ex-Présidente de l'Association pour l'étude des littératures africaines (APELA). Auteure du premier dictionnaire Igbo-français, de plusieurs ouvrages et d’une centaine de chapitres et d'articles (en anglais et/ou français).
Françoise Ugochukwu (Igbo name: Ijeoma), Comparative Literature, Nigerian Studies (Igbo), Nollywood
A retired professor from the University of Nigeria, Nsukka (UNN), Affiliated to the Open University (UK). Dept of Development Policy and Practice, expert to the Paris-based 'Never Forget Biafra' Endowment Fund. A Research Fellow, IFRA, member, the Africanist Society, Paris, Fellow, British Higher Education Academy, she is also a former associate, LLACAN, and just served as President, APELA (2017-19). She authored the first standard Igbo-French dictionary, several books, and more than a hundred book chapters and articles in English and French.
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* Manuel Valentin "La couleur dans les arts de l'Afrique. Entre goût esthétique et aliénation culturelle" La vision en noir et blanc hante depuis longtemps le regard occidental sur les arts de l’Afrique. Des masques et des statuettes aux patines sombres et mystérieuses, telle est l’image réduite que nous retenons le plus souvent de l’art de ce continent, une image véhiculée par les collections ethnographiques, les expositions et les publications. La réalité est bien différente. D'innombrables exemples d'oeuvres anciennes et récentes montrent que les artistes africains ont toujours voué à la couleur un rôle bien plus important que ne l’ont imaginé jusqu’à présent les collectionneurs européens et les historiens des arts de l’Afrique. Ces jeux croisés de regard ainsi que les pressions du marché de l'art et de l'artisanat ont conduit à brouiller les réalités patrimoniales.
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Manuel Valentin : anthropologue -
Anthropologie des patrimoines matériels et Histoire des arts de l'Afrique
Maître de conférences au Musée de l’Homme - Département Homme & Environnement .
Manuel est membre de l’UMR 208 « Patrimoines Locaux » (IRD/MNHN) et Chargé des collections d'anthropologie culturelle au Musée de l'Homme
Il enseigne l’histoire des arts de l’Afrique à l’École du Louvre.
La couleur dans les expressions artistiques du continent africain constitue l’un de ses thèmes de recherches actuels.
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Jean-Hervé Wobe "La couleur dans la publicité en Côte d'Ivoire: l'expression d'un discours dénotatif ou connotatif? " La Côte d’Ivoire au plan linguistique est composée d’une soixantaine d’ethnies réparties en quatre grands groupes : kwa, kru, gur, mandé sud et mandé nord. Cette réalité suppose une diversité d’us et coutumes. Ancienne colonie française, la langue officielle, le français, supplante les langues locales dans tous les domaines de la vie sociale et sociétale. Cette marginalisation des langues locales constitue un obstacle majeur dans l’apprentissage de la langue française qui demeure une langue seconde pour la majorité des ivoiriens. Car l’apprenant doit penser dans sa langue maternelle pour ensuite traduire sa pensée en français. C’est l’exemple d’un exercice dans lequel on demande à un enfant au primaire d’additionner un bâtonnet et un autre bâtonnet. La difficulté dans cet exercice réside dans la représentation sociale du bâtonnet qui n’est pas adaptée à la sienne. Dans un tel contexte, la notion de couleur ou de la couleur dans sa posture communicante ou communicative constitue une préoccupation majeure dans le cadre du discours publicitaire. Comment les peuples ivoiriens désignent ou conçoivent-ils la notion de couleur ? Cette désignation ou conception diffère t- elle de celle en usage dans le discours publicitaire en Côte d’Ivoire ? Le sens que les ivoiriens donnent à la couleur est-il le même que celui du discours publicitaire ? L’objectif de cette communication est de montrer que la couleur qui est un élément sémiotique ou sémiologique très important dans le discours publicitaire doit être cernée dans son entièreté pour une publicité réussie en évitant ainsi de fortes hémorragies budgétaires aux annonceurs .Nous ferons appel aux approches cognitives qui conçoivent l’activité langagière comme dépendant directement d’un faisceau de facteurs : physiques, biologiques, psychologiques, sociaux et culturels et des approches sémiolinguistiques. Les enquêtes sur le terrain et la documentation scientifique nous permettront de recueillir des données objectives pour atteindre notre objectif. Mots clés : couleur, dénotatif, connotatif, discours publicitaire, Côte d’Ivoire.
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Jean-Hervé Wobe, Linguiste Maître de conférences, Université Alassane Ouattara, Côte d’voire
Thème de recherche : Langage publicitaire - Enseignement de la langue française - Sémantique - Sémiologie - Sociolinguistique - Communication KOUAME Kouakou & WOBE Jean Hervé, Etude anthropo-sémiotique de la notion du temps en Afrique: Une application à la gestion de la clientèle bancaire en Côte d’Ivoire, Baobab, 2017, INSAAC, Abidjan, N° ISSN:1996-1898, 14 pages. https://www.revuebaobab.org/images/pdf/baobab17/article20.pdf WOBE Jean Hervé, Mutation du langage publicitaire en Côte d'Ivoire, 2016, Editions Universitaires Européennes, Sarrebruck, Allemagne, 448 pages. https://www.amazon.fr/Mutation-langage-publicitaire-C%C3%B4te-dIvoire/dp/384161857X/ref=sr_1_3?s=books&ie=UTF8&qid=1507980481&sr=1-3 WOBE Jean Hervé, Publicité, apprentissage du français et conséquences pédagogiques en Afrique francophone : Le cas de la Côte d’Ivoire, Sankofa, n° 4 Revue Ivoirienne des Arts, de la Culture et des Sciences Humaines, 2012. WOBE Jean Hervé, Impact des sms dans l’apprentissage de la langue française en Côte d’Ivoire, Sankofa, n° 2, Revue Ivoirienne des Arts, de la Culture et des Sciences Humaines, 2012.
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Yves_Marcel Youant et Jean-Claude Dodo « Couleurs et dénominations en nouchi : aspects linguistique et culturel d’un parler urbain africain dynamique » Le nouchi est un parler urbain ivoirien, melting-pot de langues ivoiriennes et de langues exogènes telles que l’anglais, l’espagnol et le français, langue officielle en Côte d’Ivoire. Si le brassage linguistique est l’une de ses caractéristiques fondamentales, il n’en demeure pas moins que les traits liés à l’espace socio-culturel ivoirien en déterminent par ailleurs l’expression. La dénomination des objets, des êtres et de certains concepts à travers la couleur est une illustration de ce trait d’union entre langue et culture qui révèle le dynamisme du nouchi. Des aspects que nous nous ferons fort d’observer à travers la présente communication. Mots clés : Nouchi – Couleurs – dénominations – Parler urbain
Bibliographie indicative : Aboa, A. L. (2015). « La dynamique du français en milieu urbain à Abidjan », dans Sudlangues, n°24, Dakar, pp.50-65 Abolou, C.R. (2012). Les français populaires africains. Franco-véhiculaire, franc-bâtard, francoafricain. Préface de Jérémie Kouadio N’Guessan. Paris : L’Harmattan Abolou, C.R. (2006). L’Afrique, les langues et la société de la connaissance. CNRS Éditions, Paris (France). Boutin, A.B. et Dodo, J-C, 2016. « L’actualisation du lexique et des expressions du nouchi comme participation sociale des jeunes à Abidjan » dans Cheminements Linguistiques (Mélanges enhommage à N’guessan Jérémie KOUADIO), pp 514-532, Éditions Universitaires Européennes, Berlin. Boutin, A. B. et Kouadio, N’guessan J. (2015). « Le nouchi c’est notre créole en quelque sorte, qui est parlé par presque toute la Côte d’Ivoire », dans Blumenthal, P. (éd.), Dynamique des françaisafricains : entre le culturel et le linguistique, p. 251-271. Berne : Peter Lang. Bulot, T. (2004c). « Les parlers jeunes et la mémoire sociolinguistique Questionnements sur l’urbanité langagière », dans Cahiers de Sociolinguistique 9, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 133-147. Calvet, J.L. (1997), « Le nouchi, langue identitaire ivoirienne ? », Diagonales 42 Dodo, J-C et Allou, S., (2016). « Les parlers urbains africains : regard sur la construction d’une nouvelle identité endogène ». Communication présentée au Colloque International Pluridisciplinaires du LAASSE « Regards croisés des Sciences sociales et humaines sur lesdynamiques actuelles des sociétés africaines » 16-17 mars 2016/ Campus Bingerville/ Université FHB Dodo, J-C. et Youant, Y-M. (2017). « Le nouchi : une menace ou un tremplin pour la promotion des langues ivoiriennes ? », dans SANKOFA (Revue scientifique des Arts, de la Culture, des Lettres et Sciences Humaines) No12, pp 132-141, INSAAC, Abidjan. Dodo, J-C. (2015). Le nouchi : étude linguistique et sociolinguistique d’un parler urbain dynamique. Thèse unique de Doctorat, Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan, 353 P. Youant Y-M, (2018). « Relations sémantiques du verbe en nouchi : esquisse lexicale d’un parler urbain dynamique », CRELIS, série spéciale, pp. 287-292, Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan, ISSN : 2226-2695
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Yves Marcel Youant – Sociolinguiste Urbain Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan
Enseignant-chercheur au Département des Sciences du Langage depuis 2015 il est membre du Laboratoire Théories et Modèles Linguistiques (LTML) et du Laboratoire de Didactique, Dynamique et Description de Langues en Côte d’Ivoire (L3DLCI). Ses principaux axes de recherche : Sociolinguistique, variation du français en Afrique, analyse du discours, linguistique française, interactions verbales. Sa thèse de doctorat soutenue en 2015 portait sur les Variations sociolinguistiques dans le discours politique en période électorale en Côte d’Ivoire,
Membre et Coordinateur, Interface-Co-référent du projet Transmission des Savoirs, Appropriation Numérique des Générations Africaines (TSANGA)
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